Le Musée Wellington possède dans ses collections un sabre peu courant. Il s’agit du sabre d’officiers du type des éclaireurs de la Garde Impériale.
Mais qu’elle est donc cette unité ?
L’empereur Napoléon Ier avait déjà eu, en 1806, le projet de créer des régiments d’éclaireurs à cheval. Il avait en effet été assez impressionné, pendant la campagne de 1805, par l’action et la mobilité des cosaques.
Il aurait voulu créer, sur ce modèle, des régiments de cavalerie d’avant-garde propres à ce type de combats. Ce projet resta lettre morte pendant quelques années.
En 1813, revenant à son idée, et devant la nécessité d’opposer aux cosaques une cavalerie légère d’avant-garde, l’empereur décida la création de trois régiments d’éclaireurs attachés à la Garde Impériale.
Par les décrets des 4 et 9 décembre 1813, Napoléon créait les trois régiments d’éclaireurs (chacun de 4 escadrons de 250 hommes).
Le 1er régiment fut rattaché aux Grenadiers à cheval avec l’habillement des Gardes d’Honneur ; Le 2ème régiment fut rattaché aux Dragons avec l’habillement des chasseurs à, cheval de la ligne ; Le 3ème régiment fut rattaché au 1er Lancier avec l’habillement des lanciers polonais de la ligne.
Ces régiments n’eurent qu’une existence éphémère car ils furent dissous en 1814 sous la Restauration.
Le sabre
Le sabre était, en principe, du modèle dit « à la chasseur » en usage dans la cavalerie légère.
Mais des sabres plus particuliers ont été utilisés par ces régiments.
C’est un de ceux-ci, faisant partie des collections du musée, que nous vous présentons.
La monture est en laiton, à une branche.
La calotte est en « côtes de melon » légèrement décentrée, avec au sommet, entourant la rivure, quatre feuilles stylisées.
L’arc de jointure a la particularité d’être décoré, sur toute sa longueur, d’un serpent.
La tête de celui-ci arrivant au niveau de la calotte.
Oreillons en navette sur laquelle est fixée un cercle contenant une étoile à six branches.
L’étoile est le symbole des éclaireurs et se retrouve, encore aujourd’hui, sur des tenues militaires actuelles.
La lame est à faible courbure avec deux pans creux, dos plat, pointe dans le prolongement du dos. La lame est simplement décorée d’attributs militaires sans marques, ni poinçons.
Le fourreau est en bois recouvert de cuir de galuchat avec trois garnitures en laiton reliées par des atelles. Deux anneaux de bélières, dard en fer.
Major Phillipe BÉLIE
Conservateur du Musée Wellington
Note
Le sabre présenté est la propriété du Musée Wellington.
Photos Musée Wellington (tous droits réservés pour le musée).
Bibliographie
- Magazine Tradition
- Les sabres portés par l’ armée française, Jean Lhoste – Patrick Resek, Editions du Portail 2001
- Sabres français 1680 à 1814, Christian Blondieau, Le képi Rouge, Paris 2002
- Des sabres et des épées, Michel Pétard, Editions du Canonnier 1999
- L’Armée Napoléonienne, Alain Pigeard, Editions Curandera 1993
- La Garde Impériale, E . Fallou, Paris La Giberne 1901
- Les Eclaireurs de la Garde Impériale, Collection Raoul et Jean Brunon, Marseille 1962
- Napoléon et la Garde Impériale, Cdt Henry Lachouque, Bloud & Gay1957