En 1705, Humber Olivet, entrepreneur en pavage, construit une belle et vaste demeure en face de la Chapelle-Royale. Celui-ci y vivait avec son épouse, ses six enfants, trois domestiques et de nombreux animaux. Après le décès d'Humbert Olivet, Noël Olivet reprend les activités de pavements de son père ainsi que la demeure. Celle-ci resta une habitation familiale jusqu'à son décès.
Les héritiers de Noël Olivet et vendront la demeure à Josse Bodenghien et son épouse Catherine Ghignet en 1782. Quelques années plus tard, Josse et Catherine donneront la demeure à leur fils pour en faire une auberge. Le Petit Waterloo, actuellement le centre de Waterloo, était un point relais entre Genappe et Bruxelles. Par conséquent, l'auberge Bodenghien accueillit pendant plusieurs décennies de nombreux voyageurs qui faisaient une halte pour se reposer et rafraîchir leurs chevaux qui transportaient le charbon.
Alors qu'il fuyait son pays en pleine révolution, Louis XVIII, futur roi de France, s'arrêta à l'auberge Bondenghien pour un rafraîchissement. Malgré son équipage richement paré, c'est en toute discrétion qu'il fit halte à Waterloo avant de rejoindre son frère Louis XVI, roi de France, dont la tentative de fuite a échoué à Varennes.
Cette demeure a abrité différents états-majors avant la bataille de Waterloo telles que ceux du prince de Cobourg, du prince Frédéric d’Orange et enfin le général républicain Lefebvre, vainqueur de la bataille de Mont-Saint-Jean en 1794. Lors de la bataille de Waterloo, l'auberge Bodenghien qui était à l'époque le bâtiment le plus important du village, fut réservée pour le Duc de Wellington, commandant des armées alliées. C'est en ces lieux que le Duc rédigea son rapport de victoire, envoyé au gouvernement britannique. Il est daté de Waterloo, le 19 juin 1815.
Les premiers touristes arrivent rapidement après la bataille. Les premiers étant les militaires, souvent en famille, venus revoir les lieux où ils se sont battus. Certaines célébrités tel que l'écrivain anglais, Walter Scott visitent également l'auberge. Ensuite, arrivent les touristes qui souhaitent visiter la plaine où le Duc de Wellington a vaincu Napoléon.
De plus, Waterloo étant un point de passage sur la route du grand tour d'Europe, l'endroit attire également de nombreux visiteurs. L'auberge Bodenghien vivait ses heures de gloire !
L'inauguration du canal Bruxelles à Charleroi en 1832 provoqua inévitablement la fin du transport du charbon pour la route. Les voyageurs étant une clientèle importante pour l'auberge. Par conséquent, les héritières de Antoine et Catherine Bodenghien voyant l'avenir de l'auberge incertain, décident de la vendre à Casimir Arnould qui louera le bâtiment à Emmanuel de Becquevort avant de lui vendre en 1936.
Emmanuel de Bequevort donna une nouvelle activité à la demeure : un relais de poste en 1836.
L’arrêté royal prévoit que 8 chevaux de trait et 2 bidets devront se trouver au relais mis sous la responsabilité du Sir de Bequevort. Ce dernier gère bien son relais qui devient un relais de troisième classe en 1841 comportant « 3 postillons, 1 monteur à défaut, 12 chevaux et 1 bidet». Il deviendra par la suite Bourgmestre de Waterloo entre 1848 et 1850.
Cependant, l’arrivée du chemin de fer sonnera la fin du transport équestre du courrier et Emmanuel de Bequevort s’en va habiter en France et vend la maison au comte Ferdinand de Meuus en 1850.
En 1889, les propriétaires Angélique Dechamps et son mari Charles Decroeck décédèrent et ne laissèrent de descendants directs. Leurs héritiers décidèrent de mettre la maison en vente. Afin de faciliter celle-ci, la demeure fut divisée en 7 lots. Certains seront transformés notamment en boucherie, d'autre tels que les n°145,147 et 149 garderont leur aspect initial.
Lors de la vente, Justinien Pieterhons acheta le n°147 et décida de profiter de l'engouement touristique. Il créa au rez-de-chaussée un café et il réaménagea l'étage avec des armes et des panneaux explicatifs en anglais. Quelques années plus tard, Justinien décida d'abattre les écuries afin de créer une salle de fête avec des éléments Art Nouveau. En 1930, celle-ci devint le cinéma Familia. Le musée et le petit café connurent un grand succès. Cependant, après la Seconde Guerre mondiale, les citoyens changent leurs habitudes. Ce qui réduit considérablement la clientèle des cafés. Celui-ci étant dans un triste état, il devait être vendu à une société pétrolière qui souhaitait détruire le bâtiment pour en créer une pompe à essence !
Pour le comte Jacques-Henri Pirenne, il n'était pas envisageable de détruire un lieu rempli d'histoire pour en créer une pompe à essence. C'est pourquoi, il partit en campagne pour convaincre les habitants de Waterloo dont le Bourgmestre Jule Descampe, de l'importance de sa préservation et cela fut un succès. Le 29 octobre 1954, l'ASBL 'Les amis du Musée Wellington" vit le jour ! Jacques-Henri Pirenne, Jules Descampe, Robert Cluyse et Fernand Pieterhons en seront les membres-fondateurs. Par la suite, la commune de Waterloo décida d'acheter les autres lots soit le n°145,147 et 149. Le musée Wellington acquit aux fils des années de nombreuses collections sur le bataille de Waterloo
En 1974, le groupe ABBA offrait sa première victoire de l'Eurovision à la Suède grâce au titre Waterloo. Le 18 mai de cette même année, le musée Wellington a eu la chance d'accueillir ce groupe mondialement connu ! Invité à l’émission belge “Chanson à la carte” d'André Torrent, le groupe suédois en a profité pour visiter Waterloo !
Sur leur passage, ils se sont rendus dans notre musée et en ont profité pour signer notre livre d’or ! Aujourd’hui encore, nous le gardons bien précieusement. En 2014, la commune organisait une exposition commémorative pour les 40 ans de leur visite à Waterloo. Les habitants vous le diront, ils étaient fiers d’accueillir ABBA !
En 2015, Waterloo fêtait les 200 ans de la bataille où Napoléon fut vaincu. Pour célébrer ce bicentenaire, près de 6000 figurants ont reproduit pendant 2 jours cette bataille sur la Butte du Lion. Cet événement rassembla de nombreux visiteurs, mais aussi des personnalités publiques, dont le Prince Napoléon et Charles Bonaparte (descendants de Napoléon).
Durant ce week-end, les reconstitueurs défilaient en tenue de soldat dans les rues de Waterloo, au grand plaisir des visiteurs. Venus de plus de 50 pays différents, ils ont reproduit la plus grande reconstitution de la bataille de Waterloo.
Cette année-là, le musée Wellington a accueilli plus de 56 000 visiteurs !
Dans le cadre du bicentenaire, le musée avait organisé l'exposition temporaire “destins croisés” qui illustrait le portrait des deux hommes, Napoléon et Wellington.
Dans le cadre du bicentenaire de la mort de Napoléon, le Musée Wellington a organisé une exposition temporaire intitulée “l’Empire en Playmobil®”. Il était alors possible de découvrir une immense maquette du champ de la bataille de Waterloo réalisée avec plus de multitudes figurines Playmobil®.
De nombreux dioramas évoquant les moments importants de la vie de l’Empereur étaient également disposés dans les vitrines, pour le plaisir des petits et des grands. Au total, plus de 2000 Playmobil® ont été créés pour cette exposition, qui eut du succès auprès des nombreux fans de ces petits personnages. En 3 mois, “L’Empire en Playmobil” a accueilli près de 15 000 visiteurs !
Une nouvelle scénographie va bientôt voir le jour au musée Wellington ! Nous débuterons prochainement des travaux afin de rafraîchir certaines salles ! Et ce n'est pas tout, nous aménagerons le musée afin qu'il soit accessible aux personnes à mobilité réduite !